La Galerie Wégimont présente

Catherine Bardiau

In the Mood

Peinture

Jusqu'au 23 novembre

Un salon légèrement enfumé et, dans l’ombre que projette une lampe de chevet, un homme assis sur un strapontin fait face à une femme lovée dans un canapé de velours… Fait-il nuit ou est-ce l’après -midi, une aventure de quelques heures volées au rythme lassant du quotidien ? In the mood for love. Deux êtres se cherchent dans le trouble de l’attirance et du désir. Un lit défait. Et cet instant figé sur la toile nous laisse imaginer tout ce qu’ils se sont dit dans le secret de cette alcôve.

Plus loin, trois hommes en smoking discutent dans un salon feutré, porte-cigarette à la main, jaugeant une silhouette féminine d’une rare élégance, juchée sur ses hauts talons.
Catherine Bardiau saisit un instantané, elle nous laisse interpréter les non-dits et murmures de la toile. Et l’on se prend à explorer l’expression des yeux de ses portraits désuets, à longer dans la mélancolie d’une époque révolue, celle des années folles ou de l’après-guerre.

Elle aime le raffinement des situations comme celui des sentiments, faire l’apologie des corps sculptés par le sport ou des costumes cintrés, revisiter les jardins luxuriants ou les piscines à la Hockney, les villas hollywoodiennes à la Hopper, l’architecture New-yorkaise du XIXe siècle.

C’est en déambulant dans les ateliers de confection de son père et grand-père à Binche, en scrutant les dessins et croquis de mode et en palpant les rouleaux de fines étoffes que l’artiste a puisé son inspiration première.
Attirée aussi par les portraits d’avant-guerre du photographe Auguste Sander1 et par le cinéma, elle peint ainsi des arrêts sur image, introduit sur la toile des éléments insolites telle la présence de son chien, suggérant le frôlement des tissus ou la brise d’un été au bord de l’Océan Pacifique.

L’on se prend à rêver aux beaux jours, à la douceur de vivre, à l’amour en retenue et délicatesse, à la paix dans une nature florifère.

Son jardin personnel rejoint par ailleurs celui qu’elle cultive sur les hauteurs de Tihange, lequel lui apporte équilibre et force. Elle le peint aussi, luxuriant, opposant les couleurs des massifs aux ombres du soir, les parterres fleuris aux pelouses parfaitement tondues.

Tout est question d’harmonie, de soin du détail, d’ambiance et de mystères à découvrir au détour d’un buisson. Le parcours professionnel scientifique de Catherine - elle est pharmacienne biologiste - n’est sans doute pas étranger à la rigueur et le soin qu’elle met à peaufiner le détail, cet infime élément souvent narrateur de son propos.

Dès lors, quel meilleur cadre espérer que la galerie du cinéma Churchill pour découvrir son univers feutré et sensible ?

Laissons notre regard plonger dans la piscine, dans les plis de ces draps de lits défaits, caressons ce chien endormi au soleil et retrouvons nos rêves et sentiments anesthésiés par notre époque déboussolée.

Cécile Dumortier

Infos : 0477 38 98 35 –
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